Cet espoir est-il en train de s’amenuiser au fil du temps? Difficile de répondre par l’affirmative. Mais, avec les indiscrétions qui nous parviennent, on peut craindre un revirement de position de la part de certains responsables du parti présidentiel. Indiscrétions qui corroborent d’ailleurs les informations publiées dans nos colonnes la semaine dernière.
En effet, nous écrivions en substance que Bakary Togola cherchait des appuis dans les rangs du RPM pour tenter d’étouffer le dossier. Eh bien, il semblerait que cela soit le cas, puisque l’intéressé a déclaré le vendredi 25 juillet dernier devant le groupe de députés en charge du dossier qu’il «est RPM depuis 2002». Quelle aberration et quel opportunisme, puisque que Bakary a été, on s’en souvient encore, 4ème Vice-président du PDES d’ATT ?
Il nous revient aussi que l’un des membres très influent de ce parti serait allé jusqu’à déclarer, au cours d’une rencontre, qui avait pour but d’arrondir les angles entre le Président de l’APCAM et Marakodougou, à travers les députés mandatés par le groupe parlementaire du parti présidentiel, et que «les députés RPM n’ont pas pour mandat d’intervenir dans cette affaire».
Si ces propos venaient à être confirmés, ce serait une grosse erreur de langage de la part de cet infatigable compagnon du Président IBK et un mépris pour les pauvres paysans de Marakodougou, qui ont pourtant massivement voté pour le RPM et à la présidentielle et aux législatives de 2013.
Certains diront même que c’est tout simplement scandaleux, puisque la mission d’un député, c’est aussi la défense les intérêts de population du sein de laquelle il tire sa légitimité. Comment comprendre donc ces propos de la part de ce responsable du RPM, un parti qui avait pour slogan de campagne en 2013, le Mali d’abord?
Un «Mali d’abord» incompatible avec la mafia foncière à laquelle s’adonne depuis quelques années une certaine race d’opérateurs économiques, qui compose avec tous les régimes pour se mettre à l’abri? Ces responsables du RPM sont-ils en passe de tomber sous le charme financier du Président de l’APCAM?
Dans tous les cas, leur attitude montre plus que jamais que la super puissance de l’argent à de beaux jours devant elle au Mali, même avec l’arrivée au pouvoir du Kankeletigui de Sébenicoro. IBK a pourtant juré de faire de la défense des plus faibles, c’est-à-dire des pauvres, son cheval de bataille pour ce quinquennat. Sera-t-il défié par ces gens, qui n’ont pour seul souci que la défense de leurs sordides intérêts?
Bakary Togola et la manie du mensonge
La désinformation et la désintoxication sont aussi des méthodes sur lesquelles Bakary Togola compte pour annexer les terres des pauvres paysans du Marakodougou. Le jeudi 24 juillet 2014, il a déclaré sur une radio de la place que depuis qu’il a «acheté» les 200 hectares il n’avait jamais eu de problèmes avec les populations.
Faux. Etant donné que du temps de l’intrépide juge de paix à compétence étendue de Ouéléssebougou, Dramane Diarra, il lui avait été ordonné par les soins de ce dernier, saisi par les populations, de restituer ces terres. Contrairement à qu’il a affirmé, ce n’est point par l’orgueil personnel d’un seul député que le problème a resurgi cette année. Il est latent depuis plus de trois ans et demeurera entier tant que les terres agricoles ne seront pas remises à leurs vrais titulaires.
Et si les plus hautes autorités n’interviennent pas pour désamorcer la bombe sociale, un sérieux risque d’affrontements couve à l’horizon, face à la détermination des populations. Surtout que Bakary Togola a dit aux députés qu’il était parvenu à établir, au nom de plusieurs membres de sa famille, des titres fonciers pour le site litigieux, même si lui seul a acquis ces terres, en violation des textes du Code domanial et foncier.
On peut donc croire que c’est par la faute ou la complicité d’administrateurs peu soucieux de l’application des règles, ce qui demande une enquête sérieuse sur le terrain, que ces titres ont été donnés par les services des Domaines de Kati. N’y a-t-il pas là aussi une autre responsabilité, qu’il faut situer?
Il nous revient qu’une autre mission parlementaire se rendra le dimanche 4 août à Bananzolé, pour exposer aux paysans les points d’accord avec Bakary Togola. Ces points concernent la libération des voies d’accès bloquées par des grillages, la libération du tombeau de l’ancêtre des Traoré de Marakodougou et la levée de la digue construite sur le marigot Massoko. A suivre.
Yaya Samaké
Le 22 Septembre 2014-07-30 22:46:08