Le Mali a été, jusque-là, cité parmi les bons élèves dans le respect des principes
démocratiques et des Droits de l’Homme en Afrique. Le dimanche 29 juillet 2018, il doit
s’employer à organiser le premier tour de la présidentielle dans les conditions de
transparence pour dissiper toutes suspicions ou il tombera dans l’inconnu. Pour éviter le
péril, le Gouvernement a la lourde responsabilité en tant qu’organisateur d’indiquer la
bonne voie. Pourra-t-il réussir cette mission ?
Tout le regard de la communauté internationale est tourné vers le Mali pour suivre le
processus électoral en cours. A quarante-huit heures du premier tour de la présidentielle
considéré comme crucial pour l’avenir de notre pays, le doute plane sur la sincérité et la
transparence du scrutin. C’est pourquoi, l’Opposition a tiré la sonnette d’alarme pour lever
tout soupçon afin d’épargner le pays d’une crise dont nul ne pourrait prédire l’issue. En
effet, les Maliens se rendront aux urnes le dimanche 29 juillet pour voter entre 24
candidats, tous porteurs de message, de programme et de vision pour le Mali. Les candidats,
ont battu campagne pendant trois semaines, dans la plus grande convivialité et dans une
atmosphère bon enfant jusqu’à l’éclatement de cette affaire de fraude qui serait en
préparation et dont le gouvernement serait le responsable. Cette rocambolesque affaire est
venue entacher la campagne, en jetant un froid indescriptible entre les acteurs qui se
regardent désormais dans la suspicion. La tension est palpable, car le gouvernement, même
en s’engageant à corriger les erreurs sur le fichier électoral, ne semble pas convaincre
l’Opposition. Celle-ci risque de rejeter les résultats issus de ce qu’elle a déjà qualifié de
mascarade électorale. Ainsi, pour éviter tout risque, la communauté internationale qui est
au chevet du Mali depuis 2012, doit s’impliquer en amont pour obliger le gouvernement à
réunir les conditions pour un scrutin apaisé, libre et transparent. Elle ne doit pas être une
simple spectatrice au risque d’être complice, surtout à partir du moment où elle est
impliquée dans la recherche des solutions à la crise qui sévit au Mali depuis six ans.
En définitive, la paix et la stabilité au Mali passent par l’organisation d’élections crédibles
transparentes et dont les résultats seront acceptés par tous les acteurs comme en 2013.
Dans le cas contraire, la sortie de crise sera renvoyée aux calendes grecques.
Youssouf Sissoko