* Ousmane Sy, secrétaire politique de l’ADEMA : « Ma position est conforme à celle du FDR »
Ma position par rapport à la Convention proposée par le CNRDRE est conforme à celle du FDR. Je ne pense pas que les délais soient suffisants pour régler les problèmes auxquels le Mali est confronté. Ma conviction est que ces problèmes doivent se régler dans la constitution. Moi, je suis républicain et démocrate. Tout ce qui se fait en dehors de la démocratie ne me concerne pas.
* Col. Youssouf Traoré, UFDP : « Je n’ai pas été saisi de manière officielle de la question »
A propos de la convention nationale proposée par le CNRDRE pour le choix du président de République de la transition, le Col. Youssouf Traoré, président du parti Union des forces démocratiques pour le progrès (UFDP), dit n’avoir pas été saisi de façon officielle à travers son parti. « Je ne peux pas me prononcer sur la question de la convention nationale parce que je n’ai reçu aucune information concernant la tenue d’une convention nationale pour le choix du président qui va diriger la période de la transition au moment où je vous parle. Mais j’ai appris la nouvelle à travers les rumeurs. Quand ce sera fait c’est à ce moment que je pourrai donner mon avis là-dessus», a dit le colonel Traoré
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Notre analyse
Ce n’est encore qu’un effet d’annonce. Le Capitaine Amadou Haya Sanogo, président du Cnrdre, a au cours d’un point de presse, le 14 mai, annoncé qu’il a demandé au Premier Ministre et au Président par intérim d’organiser une convention avec toutes les forces vives de la Nation, sans exception aucune, avec comme ordre du jour: « le choix du futur président ou de la future présidente de la transition ». L’objectif est de trouver « une solution à la malienne ».
Mais déjà, alors qu’il n’y a eu aucune réaction du Premier ministre de la transition Cheick Modibo Diarra, encore moins du Président de la République par intérim, Dioncounda Traoré, les forces vives maliennes se divisent en partisans et adversaires de la tenue de cette réunion nationale, qui est à tout point de vue, différente de la Conférence nationale de 1992. Parce que le Comité national de redressement de la démocratie et de la restauration de l’Etat (Cnrdre) n’est pas le Comité de transition pour le Salut du Peuple (Ctsp), le premier composé uniquement de militaires et le second en 1991, comprenant non seulement des militaires, mais aussi des organisations du mouvement démocratique comme l’Untm, le Barreau malien, des associations politiques comme l’Adema, le Cnid et d’autres organisations corporatistes comme l’Adide, l’Ajdp, l’Aeem, la Jld etc. Ces associations ont toutes pris part à une lutte pour l’avènement de la démocratie et méritaient de siéger au Ctsp.
La décision d’organiser une convention nationale décidée par le Cnrdre pêche à priori par sa source, le Cnrdre n’étant pas un Comité populaire. Et donc pour la réussir, il faudrait l’accompagnement des acteurs politiques de tous bords. Or certains ne sont pas disposés à transiger sur l’essentiel à savoir la mise entre parenthèses de la Constitution de 1992. Des évènements récents dont les attaques contre la bourse du travail pour y déloger des manifestants sont là pour l’attester. Dans un tel contexte de guéguerre et d’incompréhension, faut-il s’attendre à une solution miracle de la part de cette convention ?
Si certaines formations politiques ne font aucun mystère de leur participation et sont favorables à cette convention nationale, d’autres, et non des moindres, gardent encore le silence, attendant d’y voir clair. Dans tous les cas, leur non participation enlèverait à la convention toute credibilité. Ce n’est pas la première fois que l’idée d’une convention nationale est avancée. Annoncée pour être tenue au Prytanée militaire de Kati le 5 avril dernier, elle a été reportée sine die.
B. Daou
Le républicain Mali 16/05/2012