Comme pour tout bon Malien, c’est dur de se résoudre à une telle humiliation. D’autant plus que toi, héros annoncé pour mater la rébellion, tu te surprends en train de dire que l’ancien président Touré (mon autre cousin qui écrasé sous sa fuite la colline de Koulouba un matin de 21 mars 2012) avait raison. En quelque sorte. Un tel coup de massue fait forcément mal, et même très mal !
Oui, ça fait mal au point de perdre sa langue. J’allais dire son Latin : «On ne me brimbalera pas, on ne me bousculera pas». Qui a dit que la langue a un os ? Cousin, je suis vraiment navré que ce soit sur la question de Kidal que des ennemis du Mali te trimbalent. J’aurais souhaité, par exemple, que ce soit notre fiston Karim qui te trimbale. Ça aurait eu moins de conséquence pour la République du Mali.
S’il y a des leçons à tirer de cette situation, cousin, ce serait t’inviter à redescendre sur terre ; à te départir de la politique de l’autruche ; à te comporter en véritable chef de famille. Il faut que tu arrêtes de te conduire comme un père-fouettard, comme un épouvantail. Il faut tout simplement que tu redeviennes humble. On ne peut pas tout faire et on ne saurait tout faire. On a souvent, dit-on, besoin de plus petit que soi.
Réveille-toi avant que ce ne soit trop tard ! Parce que, si d’autres gens devaient te «brinquebaler» plus que ça, j’ai bien peur que tu ne puisses le supporter. À bon entendeur, salut !
Issiaka SISSOKO
Le Reporter 2014-05-28 01:04:54
