Les travaux de deux jours de la 8ème réunion de la Conférence des Opérateurs et Fournisseurs des Services de Télécommunication (COFTEL) ont démarré, le 5 avril 2016 à l’Hôtel Radisson Blu, sous la présidence d’Assana Diawara, représentant du Ministre de l’Economie Numérique, de l’Information et de la Communication, Porte-parole du Gouvernement. Il avait à ses côtés, le président en exercice de la COFTEL, le directeur général d’Orange Mali, Alassane Diène et le représentant de l’Uemoa Ayih AGBBLY.
Lors des travaux, il s’agit comme le stipule l’objectif de la Coftel, de consolider les acquis dans le secteur de la Coftel et de promouvoir le développement des nouvelles technologies au sein de l’Uemoa.
Regroupant les 19 sociétés de communication de l’espace Uemoa, les travaux sont placés sous le thème : «la croissance des OTT (Over The Pop): un modèle économique à inventer sur le marché des télécommunications et /ou une régulation à adapter aux évolutions technologiques».
Le choix du thème n’est pas fortuit selon le président en exercice de la Coftel. «Le sujet est brûlant et d’actualité. Les revenus liés au trafic international entrant et sortant des opérateurs télécoms de l’Uemoa de l’Afrique sont en train de fondre comme neige au soleil sous le coup de boutoir des OTT : Skype, Viber, Whatsap, Immo, Messenger de FB, etc.», déclare Alassane Diène. Selon lui, ces tendances majeures mettent en péril nos revenus, la pérennité de nos entreprises et les recettes budgétaires des Etats membres de la Coftel.
« Les OTT constituent clairement une véritable menace sécuritaire pour nos pays. Il est important qu’ils s’inspirent des décisions prises par le Royaume du Maroc qui a interdit purement et simplement les OTT pour raisons sécuritaires. Ce qui est certain sans nos réseaux (3G, câbles sous marins) sur lesquels nous avons investi massivement, les OTT n’auraient pu exister.
Au moment où les acteurs, les opérateurs télécoms contribuent à la croissance économique de nos pays au travers d’investissement, de création d’emploi et de paiement d’impôts et de taxes, les OTT échappent totalement aux obligations fiscales et réglementaires de nos pays. Pas de textes directes ou indirectes, de contribution au service universel, d’obligations en QS pour les OTT alors qu’ils délivrent les mêmes services, voix, Sms, En somme, impératif pour nous d’élaborer des stratégies propres à intégrer la croissance des OTT tant sur le plan économique et budgétaire que sur la sécurité et la sûreté publique pouvant être mis en cause à l’occasion d’échange de communications voix et Sms par des voies classiques » Selon le représentant de l’Uemoa, la concurrence des OTT devrait se poursuivre dans les années à venir si rien n’est fait.
«Car les prévisions d’études des cabinets montrent que le chiffre d’affaires du segment de marché des OTT devrait passer de 8 milliards de dollars en 2014 à 31,6 milliards de dollars en 2019 », a-t-il dit. Le représentant du Ministre de la communication a rassuré les participants de tout le soutien et accompagnement des autorités maliennes pour que le défi de l’intégration des Ott et du commerce soit levé.
Hadama B. Fofana
Source: L’Indicateur Du Renouveau