Les rideaux sont tombés tard le dimanche 23 octobre au soir sur le quatrième congrès ordinaire du RPM. Annoncé pour être le congrès de tous les dangers, il a plutôt été celui des petits arrangements, des primes à la transhumance politique et un fourre-tout inextricable. En analysant de près la composition de ce bureau politique du RPM, trois grands enseignements semblent se dégager à savoir : le renforcement des hommes de confiance du Président qui sont par ordre de préséance dans une position incontournable leur permettant de veiller sur ses intérêts. Le deuxième enseignement est le savant dosage des anciens caciques aux nouvelles figures qui font leur baptême de feu. Le troisième enseignement est non seulement la rentrée dans le bureau des représentants de la région de Kidal, mais aussi la place accordée aux transfuges des autres partis qui ont fait le choix du RPM. Ce Bureau que d’aucuns qualifient d’équipe de campagne pourra-t-il mener IBK et le RPM à la victoire finale en 2018 ? Les intérêts claniques divergents ne prendront-ils pas le dessus sur l’essentiel ? Les querelles internes ne referont-elles pas surface ? Forces et faiblesses d’un bureau politique fourre-tout.
Le RPM, au sortir de son 4e congrès ordinaire, s’est doté d’un bureau politique pléthorique de 79 membres élus et 2 membres de droit représentant les mouvements affiliés que sont la présidente des femmes et le président des jeunes du RPM. Ce Bureau qui est sans nul doute le dernier à devoir conduire la campagne du parti aux élections communales en 2016, locales de cercle, régionales de 2017, présidentielles et législatives de 2018, aura un double défi. Il devra avoir l’étoffe de rassembler tous les militants autour des idéaux du parti en taisant les querelles fratricides et en vidant tous les vieux contentieux liés au renouvellement des structures de base. Le deuxième défi sera celui de la mobilisation au-delà du cadre restreint du RPM. Mais à analyser de près, ce Bureau, il y a lieu de se poser moult questions parmi lesquelles, la capacité du Président du parti à transcender les clivages et à se mettre à équidistance de tous les « courants ». A ces deux questions s’ajoutent, celle liée à la qualité et à l’engagement des membres du Bureau Politique National, BPN. Seul l’avenir nous en dira plus. En attendant l’évolution des contingences et de l’environnement politique, voici pour l’heure trois grands enseignements qui semblent se dégager.
Premier enseignement : dans le BPN, les hommes de confiance du Président de la République sont à la première loge du Bureau. Ils sont par ordre de préséance dans une position qui les rende incontournables. Parmi ces hommes de confiance, on peut citer entre autres, le 1ier vice-président Abdoulaye Idrissa Maiga, le 3ième Vice-président Ousmane Koné, la 5e Vice-présidente Oumou Bah, le 1ier et le 3ième secrétaire politique, Amadoun Konaté et Abdrahamane Sylla. Le dénominateur commun à ces hommes de confiance est qu’ils sont tous membres du Gouvernement.
Deuxième enseignement : le second enseignement est sans nul doute le retour au premier rang du parti des grands caciques ou membres fondateurs ou encore la mémoire vivante du RPM à l’image du 2ième vice-président Nancoman Keita et du 7ième vice-président Bakary Konimba Traoré dit Bakary pionnier « BIKOTE », très convalescent à qui la Rédaction du journal InfoSept envoie ses vœux de prompt rétablissement. Ils sont qualifiés d’être des gardiens de la mémoire du temple à même de veiller sur la nouvelle génération qui a encore besoin de leurs sages conseils.
Troisième enseignement : c’est non seulement la présence des représentants de Kidal la rebelle et de Ménaka, la nouvelle région, dans le Bureau. Ils sont là à l’instar du secrétaire à la planification stratégique et à la prospective, Mohamed Ag Erlaf, du secrétaire aux sports, aux arts et à la Culture, Abéta Ag Seydou et de l’adjoint au secrétaire aux mouvements associatifs et aux organisations socio-professionnelles, Mahamed Ag Intous. Le représentant de Ménaka Ibrahim Ag Itbaltanat, est le secrétaire aux affaires juridiques et aux droits humains.
Autre fait marquant de ce 4ième congrès ordinaire est la place donnée aux transhumants politiques, au moment où le Président par intérim fait de la démission des 4 députés un non événement et une purification naturelle. Ces transfuges venus au RPM occupent par ordre de préséance la 8ième vice-présidence par Oumarou Ag Ibrahim, le secrétariat à l’information, à la communication et aux Nouvelles technologies par Zoumana Mory Coulibaly, qui devient par complaisance le patron d’un journaliste attitré, Samby Touré, non moins directeur de Publication du journal Info-Matin et ex-directeur de la Cellule de Communication de la Présidence de la République, à qui aurait dû revenir en toute logique ce poste. Il est à noter que Mahamane Baby et Ramatoulaye N’Diaye à défaut d’être sortis du Bureau Politique National, ont été relégués au second plan, comme pour dire qu’au RPM on se soucie moins de l’avenir que du changement générationnel pour le moment pas à l’ordre du jour.
En somme, le BPN RPM semble être de toute évidence le dernier du quinquennat d’IBK qui aura en charge d’aplanir les différends nés de la mise en place des structures à la base mais surtout de conduire la campagne d’IBK pour une probable réélection en 2018.
Youssouf Sissoko
youssouf@journalinfosept.com
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