80 marathons pour découvrir la planète Par Farid Achache

L’occasion de se rendre compte que ce sport pratiqué par des millions de personnes reste une des disciplines les plus populaires au monde. De New York à Moscou, la course à pied reste le meilleur moyen de découvrir le monde.

C’est souvent un défi pour le coureur du dimanche. Après quelques foulées, on se prend à rêver de pousser ses efforts et comprendre ce que cela veut dire d’aller au bout de soi-même. Bref, courir un marathon. Vous savez, ces 42,195 km qui font courir la planète entière. Et peu importe le temps réalisé, la plupart des concurrents sont embarqués dans une même aventure.

Dans son ouvrage, David Dybman nous offre une leçon de géographie. Si la course à pied remonte à l’Antiquité, depuis, sur les cinq continents, on organise des marathons. Et à côté des grands noms de la discipline, comme l’Éthiopien Haile Gebrsselassie, des gens ordinaires découvrent Central Park à New York ou la Tour Eiffel à Paris. Mais on peut aussi courir sur la Grande Muraille de Chine ou dans le désert d’Arizona. Récemment, le Gabon s’est lancé dans l’organisation d’un marathon dans les rues de Libreville. Aujourd’hui, il existe une vingtaine de grands marathons sur le continent africain. En Tanzanie, on trouve le marathon du Kilimandjaro. Une ode au voyage.

Un acte politique !

La course à pied peut aussi revêtir un caractère politique. En avril 2013, après d’interminables négociations, la Palestine tient son marathon à Bethléem. Deux coureuses danoises sont à l’origine de cette épreuve. Leur idée : le droit des peuples à se déplacer librement. Pour sa première édition, il avait rassemblé 700 personnes venues de 28 pays. Un vent de liberté avait soufflé durant quelques heures pour le bonheur de tout un peuple.

Au Liban, petit pays déchiré par une guerre civile entre 1975 et 1990, il est désormais possible de chausser ses baskets pour découvrir Beyrouth. À Berlin, le 30 septembre 1990, trois jours avant la réunification officielle de l’Allemagne, 25 000 marathoniens s’engouffrent sous la porte de Brandebourg et courent jusqu’à Berlin-Est. Aujourd’hui, le marathon de Berlin est un des plus importants du monde. En Afrique du Sud, il aura fallu attendre cinquante années pour voir des athlètes noirs courir l’ultramarathon des Comrades.

Dans Le Tour du monde en 80 marathons, le lecteur pourra découvrir des images spectaculaires, le tracé du parcours de chaque marathon et des anecdotes historiques qui devraient lui donner envie de prendre la poudre d’escampette pour aller fouler des terres inconnues. Si tout le monde n’est pas Emil Zatopek, chacun d’entre nous peut à son allure, avec une préparation physique sérieuse, boucler les 42,195 km avec le sentiment d’avoir réussi quelque chose d’extraordinnaire.

RFI