C’est donc un calendrier serré qui empêche le Président ATT de siroter tranquillement le thé ou les jus avec les communicateurs, comme c’était devenu une tradition tous les 8 juin. Mais comme le dit l’adage une circonstance précipitée peut bousculer la tradition. Des malversations portant sur plusieurs centaines de millions de francs CFA ont été constatées dans la gestion du Fonds au Mali. Des enquêtes menées ont entraîné des arrestations de plusieurs cadres du ministère de la Santé.
L’affaire a également entraîné la démission en décembre 2010 du ministre de la Santé, Oumar Ibrahim Touré, qui a été inculpé jeudi 2 décembre par la justice malienne pour détournement de deniers publics. C’est dans ce contexte que le Président malien répondra présent au nom du Mali et des actes posés dans la gestion du fonds alloués au Mali.
Aura-t-il les arguments assez solides pour convaincre les bailleurs du Fonds mondial ? Pour davantage faire peser la balance de son côté, ATT se fit donner un coup de pouce par la justice de son pays, quelques jours avant son départ, qui inculpe l’ancien ministre de la santé Oumar Ibrahim Touré, dont le département est en cause. l’astuce cache mal le dessein d’une telle décision quand on sait qu’au Mali, plusieurs ministres des gouvernements d’ATT ont été épinglés par des enquêteurs du Bureau du Vérificateur général ou même par ceux plus redoutables de l’Office européen de lutte antifraude (OLAF). Bouc émissaire ou agneau sacrificiel, Oumar Ibrahim Touré est appelé à préparer sa défense. N’est-ce pas pour mieux s’y prendre qu’il a quitté le gouvernement en décembre 2010.
Le Fonds qui a été créé par l’ONU en 2002, a pour objectif de collecter de l’argent destiné à la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme dans les pays en voie de développement où ces maladies font des ravages.
B. Daou
Le Républicain 07/06/2011