7E EDITION DU FESTIVAL CULTUREL OGOBAGNA: La Femme célébrée par la diversité culturelle

Le Festival Ogobagna a une fois de plus permis aux Dogons et à d’autres groupes ethniques d’étaler leur résilience à travers la diversité de culturelle
La 7e édition du festival Ogobagna a fait la part belle aux Masques

La 7e édition du Festival culturel dogon «Ogobagna» (la grande écuelle royale) s’est tenue du lundi 24 au dimanche 30 janvier 2022 sur la «Place du Cinquantenaire», sur les berges du fleuve Niger à Bamako. La cérémonie d’ouverture a été présidée par le Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga.  C’est la communauté soninké qui était l’invitée d’honneur de cette 7e édition du festival.

 «La place de la Femme dans nos sociétés traditionnelles» ! Tel était le thème de la 7e édition du Festival culturel dogon, «Ogobagna» (du 24 au 30 janvier 2022). A l’affiche, comme lors des précédentes éditions, des conférence-débats, une foire d’exposition, un tournoi de lutte traditionnelle, un concert géant avec les stars de la musique malienne (Cheick Tidiane Seck, Déné Issébéré Koko Dembélé, Biguini Baghaka, Bassékou Kouyaté, Nabintou Diakité, Badema National, Groupe Bwazan, Kader Tarhanine, Mylmo N-Sahel, Ben Zabo ; Petit Goro, Massata Sampane…), des consultations médicales, des prestations des masques et d’autres groupes folkloriques…

Le palais de la culture a particulièrement vibré vendredi dernier (28 janvier 2022) aux rythmes de la «Nuit de chants et danses du Pays Dogon», une soirée danse et musique traditionnelle Dogon avec des chanteurs emblématiques de Koroba. «Le Koroba est plus qu’une musique, c’est de la poésie qui vous conduit vers la sagesse, c’est de la mélodie qui vous fait vibrer par la richesse de son contenu et son rythme qui vous emporte jusqu’au pays», explique un membre de la commission d’organisation.

La 7e édition du festival Ogobagna a fait la part belle à la musique et à la danse traditionnelle

Du bogolan à l’indigo dogon en passant par les perles de Tombouctou, les stands du Festival Culturel «Ogobagna 7» étaient assez fournis en articles d’artisans venus de partout du Mali, mais aussi des pays voisins comme la Côte d’Ivoire, le Niger, la Mauritanie, le Burkina… Malheureusement, l’affluence n’a pas toujours été à la hauteur des attentes des exposants.

Dans son intervention, à l’ouverture du festival, le chef du gouvernement a opportunément rappelé que «Ogobagna» désigne «la grande écuelle royale» qui symbolise l’unité, la puissance et qui traduit aussi l’hospitalité légendaire des Dogons. Ce qui fait du Pays Dogon «un vrai bassin de sédimentation où se forme et se fermente un bouillon de hautes valeurs sociétales et humaines». Une société forgée sur des valeurs comme le courage, l’abnégation, la loyauté, l’intégrité, l’humilité, l’amour du terroir et du prochain… Des valeurs sur lesquelles doivent être bâti le «Mali Kura» si l’on veut réaliser un édifice solide et durable. Et ce n’est pour rien que le président de la Transition a instruit de faire «des valeurs maliennes le ciment de la refondation du pays. La culture étant une arme séculaire de prévention et de résolution des conflits dans notre pays».

 Un cadre propice au dialogue des cultures

«Célébrer cette culture c’est affirmer vigoureusement notre identité, c’est aussi l’ouvrir à tous à travers diverses formes d’expressions et favoriser ainsi le dialogue des cultures pour le vivre ensemble», a reconnu Dr Choguel Kokalla Maïga dans son discours d’ouverture. Il n’a pas manqué de rappeler aussi que cette manifestation s’inscrit dans la vision du Chef de l’Etat de refonder le Mali en vue de répondre aux aspirations les plus profondes de son peuple.

Le festival culturel dogon «Ogobagna» traduit l’attachement du peuple dogon à sa culture, à ses valeurs, à son identité… D’où toute sa reconnaissance à l’Association Ginna-Dogon qui, malgré le contexte économique et sécuritaire difficile, ne ménage aucun sacrifice pour l’organisation régulière de cette manifestation qui forge l’admiration et qui a su trouver une place de choix dans l’agenda culturel national. En effet, en sept édition, cet événement est devenu l’un des plus grands et des plus prestigieux rendez-vous culturels de notre pays.

Et comme l’a rappelé le cousin des dogons, Dr Choguel Kokalla Maïga, «Ogobagna n’est pas simplement un festival. Bien plus, il est un immense chantier de résistance, de réconciliation, de reconstruction et de revalorisation de l’homme malien. Il contribue par ailleurs à la restauration de l’image de marque du Mali, creuset d’histoire, de civilisation et de traditions multiséculaires». Evoquant le thème principal de cette édition, «la place de la femme dans nos sociétés traditionnelles», le chef du gouvernement a rappelé qu’un des maillons essentiels dans la société tant traditionnelle que moderne, «la Femme joue un rôle prépondérant dans tous les domaines de la vie sociale».

Organisées à la «Maison du Partenariat», les conférence-débats de samedi dernier (29 janvier 2022) ont naturellement abordé des aspects relatifs au thème central comme «Femme, gouvernance, prise de décision et rôle familial», «Contribution de la femme dans la gestion familiale en milieu traditionnel» et «Entre marginalisation et rôle décisif, quel rôle pour la femme dans la gouvernance ?». Des sessions modérées par Pr. Nema Guindo Tangara, Pr. Jacques N’Tji Dembélé, Dr Youssouf Karembé et Dr Amadou Salif Guindo

Dans son allocution à l’ouverture de cette 7e édition, M. Hamidou Ongoïba (vice-président de Ginna Dogon) a réitéré le soutien de la communauté Dogon au président de la Transition et à son gouvernement avant de rappeler que «le festival n’aurait pas de succès» sans l’appui des hautes autorités du pays.

Ayant pour objectif, entre autres ; de promouvoir le développement à travers la culture, le festival Ogobagna s’engage à financer des projets de développement socioéconomique en fonction de ses possibilités techniques et financières. C’est ainsi que, en 2020, un système d’adduction d’eau et un périmètre maraîcher ont été réalisés à Ségué dans le cercle de Bankass. Et d’autres judicieuses réalisations sont attendues dans les mois à venir afin de doter les communautés des sources de revenus leur garantissant une vie décente, de leur offrir les moyens de leur autonomie !

Moussa Bolly