Le litige foncier a été toujours l’objet d’un débat dans notre pays, mais cette foi-ci la richissime opératrice économique Saoudou Diallo a franchi le Rubicon. En effet, cette affaire a commencé l’année dernière, quand Saoudou s’este présentée à la cité des 759 logements de Yirimandjio munie d’un document qui la certifie propriétaire d’un titre foncier s’étendant sur une partie de la cité.
Les habitants n’ont pas croisé les bras, ils se sont rapidement rendus à l’Office malienne de l’habitat(OMH), qui à tour ont mis à la disposition des techniciens pour situer la zone. Mais la dame ne s’est pas limitée là. Elle a rapidement rempli les fossés qui permettaient aux eaux usés de ruisseler normalement.
Des occupants, conscients de l’impartialité de la justice se sont rendus pour une seconde fois à la Direction nationale de l’urbanisme, mais comme si cela ne suffisait pas, à la surprise générale, la bonne dame est allée boucher carrément les canaux. Ce qui fait qu’à chaque averse, la zone est inondée. Et le pire s’est produit le vendredi dernier quand la forte pluie s’est abattue sur la capitale. Pratiquement, toute la zone a été inondée : fauteuils, sacs de riz et plusieurs autres matériels importants, ont été emportés voire même la clôture de la bonne dame.
Quand elle a appris cette nouvelle, sans passer par mille chemins, elle a rapidement appelé le 13e arrondissement pour arrêter les chefs des 5 familles qu’elle voulait déguerpir au départ, illégalement. Et les éléments du 13e arrondissement se sont rendus sans avoir en mains un mandat dûment livré. Le hic est que parmi les arrêtés figure une vieille de 80 ans du nom de Mme Touré Fatoumata Maiga.
Après leur arrestation et leur déferrement, les parents ont été au 13e pour des informations supplémentaires. A leur grande surprise, le commissaire les a informés qu’il a réussi des instructions fermes au niveau du procureur du tribunal de la première instance de la C VI, un certain Mohamed Cherif, qui à son tour en aurait reçu de sa hiérarchie.
En tout cas, la population demande aux autorités de rendre à César ce qui appartient au César et au ministre de la Justice en particulier de faire preuve d’équité et de transparence dans cette affaire. Les questions qu’elle se pose est de savoir si notre paye est un Etat de droit !
Nabila Ibrahima Sogoba
L’Indicateur du Renouveau
28 Août 2012