Le projet de construction d’une ligne de chemin de fer entre Conakry et Bamako est de nouveau activé. Les présidents Alpha Condé et Amadou Toumani Touré en ont instruit à leurs ministres respectifs en charge des Infrastructures.
Le gouvernement malien a dépêché à Conakry son ministre des Transports, Diané Séméga, en compagnie d’experts maliens pour définir avec les autorités guinéennes les contours de l’infrastructure qui devrait nécessiter la bagatelle de 400 millions de dollars.
«Cette nouvelle ligne ferroviaire d’une distance de plus de 800 km est un projet intégrateur qui permettra de booster les échanges commerciaux et développer l’axe économique Conakry-Bamako riche en potentialités » a commenté une source officielle guinéenne.
Selon une étude jusque là non rendue publique, les deux Etats s’engagent à réduire leurs factures exorbitantes (quelque 200 milliards Fcfa par an) liées à l’acheminement des marchandises via les ports d’Abidjan ou de Dakar.
«C’est plus simple et moins coûteux pour nos deux pays d’emprunter un corridor ferroviaire Conakry- Bamako pour l’évacuation de nos divers produits d’un point vers un autre que de transiter par Abidjan ou Dakar » a estimé un expert malien, qui a pris part aux discussions.
Les grands projets miniers annoncés en Guinée par les multinationales et ceux qui sont en exploitation par le Brésilien Vale, l’Australien, Rio Tinto et Rusal à travers le nouveau code minier vont beaucoup impacter l’économie des deux Etats, informe un officiel guinéen.
Selon nos informations, une table ronde des bailleurs devra se tenir incessamment à Bamako pour recueillir les intentions de financement des partenaires financiers.
«S’agissant des marchés intégrés dans la sous-région, le chemin de fer reste la clé de voûte de notre intégration. Tous les minerais de la Guinée passeront par Conakry » avait défendu le chef de l’Etat guinéen, Alpha Condé au cours d’un entretien avec le groupe brésilien Vale, concessionnaire des mines de Simandou qui s’est engagé à réaliser d’une ligne de chemin de fer Kankan-Conakry.
Par Ismaël Aidara, Envoyé spécial à Conakry
Les Afriques 12/08/2011