Si la mobilisation de masse traduit sa bonne santé, peut-on pour autant en déduire, sans risque de se tromper, que le Rassemblement Pour le Mali (RPM) se trouve une meilleure lancée pour les élections générales de 2012 ? La réponse à cette question réside en partie dans la mobilisation réussie par le Parti d’IBK, à l’occasion de son troisième congrès ordinaire. Pour preuve : la salle des mille places du CICB a refusé du monde, lors de la cérémonie d’ouverture dudit conclave qui a mobilisé les Tisserands de l’intérieur comme de l’extérieur, ainsi que leurs amis et sympathisants. Annoncé pour 9 heures, c’est aux environs de 11 heures que le président du Rassemblement Pour le Mali, Ibrahim Boubacar KEITA, a fait son apparition sous les ovations d’une foule passionnée et totalement acquis à sa cause. Dans son discours d’orientation politique, Le N°1 des Tisserands a posé plusieurs questions relatives notamment au bilan du parcours entamé depuis le 30 juin 2001, à l’état dans lequel le PRM aborde les échéances à venir, entre autres.
Un congrès étant un instant singulier dans la vie d’un parti, IBK en a par ailleurs profité pour marteler que la mission fondamentale d’un parti politique est la conquête du pouvoir. Raison pour laquelle son parti n’a jamais baissé les bras. Et l’ancien président de l’Assemblée nationale d’étaler au grand jour les zones d’ombres ayant émaillé la vie du parti ainsi que les difficultés rencontrées lors de son ascension.
En réplique à ses détracteurs, il a choisi de lever toute équivoque sur son identité. À « ceux qui croyaient dénicher un gros lièvre dans leurs jardin », »le prince du Mandé » a lancé qu’IBK est malien et rien que malien. Aussi, estime-t-il, un souci de déontologie aurait dû inciter certains à la prudence dans leurs affirmations. Et de mentionner que les services français ont toutes les possibilités de vérifier la double nationalité et que les compatriotes émigrés doivent savoir qu’aucun anathème ne pèse sur eux pour autant qu’ils ont la possibilité de choisir le jour où eux-mêmes ou leurs enfants s auraient l’ambition de diriger le Mali.
Par ailleurs, selon IBK, le fait d’accepter de siéger au gouvernement à la demande du chef de l’État et en vue de contribuer à la bonne préparation des » élections générales » ne fait nullement d’eux des godillots ou des hommes-liges. Et pour cause, l’opportunité de critique n’a jamais été et ne sera jamais un droit négociable pour le RPM, a-t-il martelé, en assurant par la même occasion que sa famille politique demeure un partenaire loyal qui « jouera pas non plus aux fiers à bras et aux bateleurs de foires ». Ainsi, l’adhésion du RPM à la Déclaration de Politique Générale du gouvernement ne saurait tenir lieu de blanc-seing car il restera vigilant sur l’action gouvernementale qui doit impérativement prendre en compte de la principale priorité du moment : l’organisation d’élections libres, transparentes et apaisées dans les délais constitutionnels.
À propos du débat sur le fichier électoral, le »Prince du Mandé », qui estime que « gouverner c’est prévoir « , a posé l’interrogation suivante : comment expliquer et comprendre qu’à moins d’un an d’échéances capitales pour notre pays, on en soit encore à se demander sur quelle base élaborer le fichier électoral ? Pour lui, la question ne devrait plus se poser en termes de fichier issu du Race ou du RAVEC, mais plutôt de fichier électoral propre et incontestablement accepté par l’ensemble des partis politiques et des forces vives des nations. En définitive, tout en renouvelant sa disponibilité à contribuer, le RPM, par la voix de son président, estime que le temps presse et que les élections ne sauraient faire l’objet d’un report.
À noter par ailleurs que les assises prendront fin cet après-midi et annoncent sans doute une pile de recommandations.
Alpha Macky Diakité
Aurore 25/07/2011