29 juillet : l’inévitable claque démocratique pour IBK

Difficile cohabitation des partis politiques qui ont décidé de
soutenir sa candidature, un bilan peu flatteur… Le travail abattu par
le président sortant Ibrahim Boubacar Keita et ses amis au cours de
cette campagne électorale ne lui permet pas de rempiler. Aura-t-il le
courage nécessaire de féliciter le vainqueur ?
Ibrahim Boubacar Keita est-il en train de vivre ses derniers moments à
Koulouba ? Difficile d’y répondre. Les observateurs les plus avertis
restent pessimistes quant à un possible succès du président sortant,
candidat à sa propre succession.
Entouré de plus de 60 partis politiques pour lui offrir un score plus
qu’honorable, au terme des échéances électorales, la coalition du
président de la République reste la grande absente sur le terrain. Même
si la bataille électorale est un travail de fond, elle ne se résume pas non

plus à un agrégat d’experts confinés dans des bureaux climatisés à l’ACI
2000. Toute chose qui symbolise d’ailleurs un pouvoir loin des
préoccupations du citoyen lambda.
Les quelques rares courageux qui se frottent aux réalités du terrain sont
parfois rejetés par les populations. Et ce qui semble être caché du
président, c’est que les populations reprochent à ses émissaires de
n’avoir pas tenu leurs engagements antérieurs.
La semaine dernière, le coordinateur de campagne de l’EPM dans la
région de Ségou Zoumana Mory Coulibaly et le député Harouna Traoré
ont été rabroués dans les localités de Yangasso et Diaramana. Ils ne
sont pas les seuls. Quelques agitateurs, notamment Bakary Togola,
Boubacar Balla Sissoko de Kéneiba et le ministre Nango Dembélé, se le
jouent en toute théâtralité. Au moyen d’une propagande médiatique, ils
sont en train de leurrer le président sortant.
Ils peuvent se donner le loisir de faire de belles déclarations en faveur du
président sortant, mais, dans la réalité des faits, les hommes de main du
président sont totalement absents sur le terrain. À cela s’ajoute le
mauvais management du directoire de campagne du président. D’un
côté, le président national se bat et de l’autre, Boucari Tréta tente de
bouger difficilement avec ses maigres ressources. Les efforts restent
éparpillés sur le terrain et ne donnent aucune chance à IBK face à une
opposition structurée et organisée.
Et comme si le ridicule ne tuait pas, ils se permettent de jurer sur les
saints pour une possible victoire dès le premier tour. Ne sont-ils pas
coupés des réalités ? Ont-ils un autre secret pour les élections ? Sur
quels éléments se basent-ils pour afficher une telle assurance ?
Tout compte fait, le constat révèle une difficile cohabitation des partis
politiques qui ont décidé de soutenir la candidature d’IBK dont le bilan
est très peu flatteur. Et le travail abattu par le président sortant Ibrahim
Boubacar Keita et ses amis, au cours de cette campagne électorale, ne
lui permet pas de rempiler.
Les rapports de force ont complètement changé. Face à cette épreuve
de la démocratie, IBK aura-t-il le courage nécessaire de féliciter le
vainqueur au cas où il viendrait à perdre ?
À suivre…
Zan Diarra