Selon de sources proche des responsables des principales associations peulh et dogon concordantes, au moins 25 personnes ont péri dans les affrontements survenus entre communautés peulh et dogon à Koro entre le 9 et le 11 mars dernier. Les associations peuls accusent l’Etat d’avoir armé les dogons.
Les violences se multiplient depuis deux ans dans le centre du pays entre Peuls, traditionnellement éleveurs, et les ethnies bambara et dogon, pratiquant majoritairement l’agriculture.
L’Association Tabital Pulaaku, affirme qu’au cours des 8 derniers jours, 25 Peuls ont été tués par des chasseurs dogons. Abdoul Aziz Diallo, président de l’Association Tabital Pulaaku, ajoute même que les chasseurs dogons ont utilisé des armes de guerre modernes et qu’on retrouve dans le stock au sein de l’armée. Pour lui, « il y a un amalgame, ce sont essentiellement des civils peuls qui sont attaqués ». « Les Dogons se sont déguisés en gendarmes. Les personnes isolées en brousse sont systématiquement tuées. En une semaine, nous pensons qu’il y a eu entre 25 et 27 personnes tuées. Nous pensons que les Dogons ont des armes modernes. Les armes qu’on retrouve au sein de l’armée, c’est des kalachs », explique M. Diallo. « Des armes qu’on retrouve au sein des armées régulières ». Côté gouvernement, on dément catégoriquement avoir armé un groupe de Maliens contre un autre.
Aucun bilan officiel n’a été fourni par le gouvernement. Mais selon un élu du centre s’exprimant sous le couvert de l’anonymat à l’AFP, ces affrontements ont fait « des dizaines de morts de part et d’autre ».
Le gouvernement par la voix du gouverneur de la région de Mopti a formellement démenti avoir fourni des armes aux groupes en conflit. Selon le ministre de la Sécurité, général Salif Traoré, « la situation est très complexe » et elle peut « prendre une tournure communautaire ».
Des initiatives pour résoudre le conflit sont en cours
L’Association Guina Dogon se mobilise pour apaiser les tensions à Koro. Ils demandent au gouvernement la mise en place d’une force d’interposition. En attendant, l’association Guina Dogon prévoit de multiplier les actions de sensibilisation dans les prochains jours afin de retrouver le calme et l’apaisement à Koro.
Des associations peulh estiment que le gouvernement doit s’impliquer pour amener la paix et le vivre ensemble entre les communautés.
Hama Cissé, membre du Mouvement pour la défense de la patrie, regrette « l’instrumentalisation de ce conflit ». En 2017, des violences similaires toujours dans le cercle de Koro ont eu lieu entre des peulhs et dogons. Les combats avaient fait selon des sources locales 33 morts et une dizaine de blessés.
Avec ST