Des armées d’environ une dizaine (sinon plus) de pays étrangers sur notre sol, l’Etat absent à Kidal, 8ème région administrative du pays, avec une semi-présence dans une grande partie du nord du pays, cette situation est la réalité actuelle du Mali. Elle est tragique et ne date pas forcément d’aujourd’hui. Malgré les erreurs de la gouvernance actuelle et ses fautes de vision, la crise est datée, longue, structurelle. Nous y sommes, jusqu’à l’abîme.
Oui, 22 septembre, date qui revient, ritournelle… Nous avons des acquis, mais ils sont fragiles et limités face à l’ampleur des défis structurels et prospectifs. Même date, pas banale mais devenue banale au regard du BILAN. À voir la force des aspirations majeures et la soif de Liberté et de Dignité qui travaillent tout humain, toute nation, si vivaces au matin des « indépendances » et ce que nous sommes devenus, le Mali n’a pas à être fier, tout comme d’ailleurs les autres micro-Etats africains dont très peu ont pu assurer l’autosuffisance alimentaire, l’eau potable pour tous, l’électricité suffisante, la santé et l’éducation de qualité.
Le Mali a eu 8 ans d’indépendance, l’indépendance n’est pas antinomique avec la coopération (à condition d’être respecté), or l’on peut tout dire du régime de feu Modibo Keita, mais il était respecté. Après les 8 ans du père de l’indépendance, le pays est allé de dépendance à dépendance jusqu’à être aujourd’hui sous tutelle, même si le discours officiel ne le reconnaîtra pas.
Cet échec majuscule est le nôtre, nous tous, mais plus grande la responsabilité des ÉLITES (politiques et intellectuelles). Nous avons échoué, échoué à UNIR l’Afrique, échoué (dans les pays pris isolement) à assurer la sécurité, la défense, l’alimentation, l’eau, électricité, la sante, l’éducation. Le chemin reste long. Je ne dirai pas « bonne fête ». Nous ne sommes pas en fête. Cette journée doit servir à réfléchir, à se remettre en cause, à faire notre autocritique. Le Mali Libre et Digne demeure encore une PROMESSE, UN PARI D’AVENIR…L’Espoir, c’est que malgré le bilan et l’ampleur des défis, nous ne sommes pas sans potentiel. Croire, c’est aussi pouvoir. La Foi est Pouvoir. J’y crois. »
Yaya TRAORE
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