C’est la salle de presse du CICB qui a servi de cadre à la commémoration du 20e anniversaire de l’Adéma/PASJ. Pour la circonstance, la salle était bondée de militants et plusieurs cadres du parti. Cet anniversaire qui a été célébré autour du thème : « discipline et cohésion au service du peuple : socle de la victoire aux élections de 2012 », a été marqué par les témoignages de quelques figures du parti et la position du parti sur certains sujets de l’actualité.
Dans son adresse au peuple Adéma, le président du parti, Dioncounda Traoré a rappelé que l’Adéma/PASJ a été enfantée dans la douleur. En témoignent les emprisonnements et autres tortures dont ont été victimes ses initiateurs dont lui-même. Il ajoutera ensuite que depuis sa création, l’Adéma/PASJ est toujours restée fidèle aux idéaux de la démocratie comme l’atteste son projet de société. D’ailleurs en la matière, le président du PASJ trouve que son parti est le seul qui a un projet de société. « Notre parti a été le premier à diffuser son document de projet de société », se félicite-t-il. Cette date anniversaire qui se fêtait dans un contexte d’ouverture à l’appel à candidature du parti à la présidentielle de 2012, a été l’occasion pour le président du parti d’exhorter tous les militants désireux être à Koulouba en 2012 de venir déposer leur candidature avant le 10 juin prochain. Mais, prévient-il, « l’Adéma ne pourra être à Koulouba que dans l’union et la cohésion de ses militants et surtout à rester soudé derrière le candidat que les instances du parti vont choisir. « Unis, nous gagnerons ».
Revenant sur la lutte pour l’avènement de la démocratie au Mali, le président de l’Adéma a indiqué qu’elle a été menée depuis la clandestinité avec des militaires parmi lesquels Amadou Toumani Touré. « Certains pensent qu’Amadou Toumani Touré est arrivé par hasard dans le coup d’Etat de mars 1991. C’est depuis les années 1985 que j’ai connu ATT. On se fréquentait et on parlait de la situation politique du pays. Le jeune soldat qu’il était, ATT me demandait toujours quand est-ce que le mouvement démocratique allait passer à la vitesse supérieure contre le régime de Moussa Traoré. Je lui disais toujours que la situation n’était pas appropriée pour le renverser. ATT me disait que les militaires avaient peur de s’afficher dans la lutte pour ne pas s’attirer les foudres de Moussa Traoré comme ceux qui l’avaient fait avant, mais qu’ils pourront intervenir dès l’instant où la situation s’y prêtait.
On est resté dans cette clandestinité jusqu’au vendredi noir, c’est-à-dire le 19 mars 1991. C’est en ce moment que j’ai appelé le lieutenant colonel pour lui dire que la situation était propice à l’intervention de l’armée pour mettre fin au régime de Moussa Traoré. Il m’a dit ce jour qu’il partait à Mopti pour 3 jours (Samedi, dimanche et lundi) et dès son retour qu’ils vont procéder à l’acte. Effectivement dans la nuit du mardi 26 au mercredi 27 mars 1991, ATT et ses compagnons d’armes mettaient fin au régime dictatorial de Moussa Traoré », a révélé le président de l’Adéma pour lequel l’avènement d’ATT au pouvoir en 2002 n’est pas un fait de hasard parce qu’ayant été présent aux côtés du mouvement démocratique depuis de longues années.
« Si ATT se fait élire en 2002 en tant qu’indépendant, c’est pace qu’il a une histoire derrière lui. Et s’il y a des indépendants qui caressent le vœu de se faire élire en 2012, ils se leurrent. N’est pas ATT qui le veut. ATT n’est pas venu du hasard, c’est pourquoi le peuple malien l’a choisi en 2002. Le peuple malien est assez intelligent et il sait ce qu’il faut choisir », prévient le président de l’Adéma comme pour lancer un avertissement à l’ancien Premier ministre, Modibo Sidibé à qui on prête des intentions de se porter candidat sous les couleurs de l’Adéma. Et le Pr. Aly Nouhoum Diallo d’exhorter les militants à l’union et la cohésion pour ne pas donner l’occasion à un 3e larron en 2012 qui viendra dicter sa loi à l’Adéma.
Abdoulaye Diakité
L’ Indicateur Renouveau 26/05/2011