En effet, le parti présidentiel se trouve aujourd’hui divisé entre trois responsables. Il s’agit du Président, Ahmed Diane Semega, du premier Vice-président, Jeamille Bittar et du Président d’honneur, Ahmed Sow. Ces trois personnalités ambitionnent toutes de briguer la magistrature suprême de notre pays. Du coup, un climat de méfiance règne entre ces hommes, chacun se livrant à des démonstrations de force pour marquer des points.
C’est tout d’abord le premier Vice-président, Jeamille Bittar, qui a donné le ton en créant l’Union des mouvements et associations pour le Mali (UMAM). Ce groupement d’association est en réalité constitué de militants et de responsables du PDES qui l’ont choisi pour porter leurs couleurs à l’élection présidentielle de 2012. C’est là que tous les problèmes actuels du PDES ont commencé. Car, dans le parti des amis du président de la République, on susurre que Bittar ne sera jamais le candidat du PDES. A la veille du lancement de l’UMAM, le Secrétaire général du PDES, Maharafa Traoré, avait d’ailleurs adressé une correspondance aux structures du parti, en leur demandant de s’abstenir de participer aux activités de ce mouvement. Il avait aussi accusé ses géniteurs de se livrer à un travail fractionnel. Pourtant, le premier Vice-président du PDES crie sur tous les toits qu’il compte bien se présenter à la présidentielle, même s’il doit quitter le parti.
Il sera suivi par Ahmed Sow, qui, lui aussi, se voit doté d’un destin présidentiel. Pour asseoir sa crédibilité, il gagne la section V du PDES, en Commune V du District, et en devient le Secrétaire général. Comme si cela ne suffisait pas, l’ancien Président d’honneur, devenu soudainement très actif dans le parti, parraine l’Association pour une jeunesse citoyenne et responsable (AJCR). Le jour de son lancement, ses responsables ont estimé publiquement que Sow était «l’homme de la situation», et ouvert une large fenêtre sur la carrière de l’homme. Manière peu dissimulée de faire la promotion de celui-là même qui avait refusé d’intégrer les structures actives du PDES lors de sa création.
Le Président du parti semble bien avoir compris la leçon. Tout porte à croire que le nouveau mouvement qui vient de se lancer, le Groupe de réflexion et d’action pour le Mali (GRAM) est soutenu par Ahmed Diane Semega, vu les éloges à son endroit au cours de sa cérémonie de lancement, au Palais de la culture. Le GRAM qui se réclame du Président de la République et se propose de soutenir ses actions, avance en réalité camouflé, pour mieux endormir les gens. Car, selon une source bien informée, les prétentions du GRAM sont connues de tous: «soutenir Semega, pour le mettre en position de force dans la perspective de la tenue de la Convention nationale, que le parti s’apprête à organiser le week-end prochain».
C’est donc dans cette atmosphère de démonstrations de force que le PDES s’apprête à tenir sa 1ère Convention nationale. Ces assises sont considérées comme celles de tous les dangers, car le parti risque de donner du fil à retordre à ceux qui avaient prédit qu’il allait faire long feu. En effet, à sa création, les analystes politiques avaient pronostiqué que le PDES n’allait durer que le reste de temps qu’ATT allait passer au pouvoir. Ces assises vont-elles leur donner raison? Ce qui est sûr, toujours selon notre source, c’est que Bittar et amis vont claquer la porte du PDES s’il leur champion n’est pas choisi comme candidat du parti. Le camp Bittar serait même dans la logique de faire partir Semega de la tête du PDES. Déjà, une rencontre du parti en Commune IV a été perturbée par les amis du candidat de l’UMAM. Les hostilités sont donc vraiment ouvertes.
Youssouf Diallo
Le 22 Septembre 15/12/2011