1ère conférence nationale de Sabati 2012 Le mouvement ouvre le débat entre l’Opposition et la Majorité sur la situation du pays

 

Le mouvement ouvre le débat entre l’Opposition et la Majorité sur la situation du pays

Placé sous la présidence d’El Hadj Ibrahim Kontao de l’ONG El Farouk, le mouvement Sabati 2012  a tenu les assises de son premier congrès sur  la lutte contre l’extrémisme religieux et a ouvert le débat sur l’état de la nation entre l’opposition et la majorité. C’était à la Maison des aînés, le samedi, 5 mai 2012.

250 délégués venus des régions et 42 cercles ont pris part à ce premier congrès de Sabati 2012. Selon le président Moussa Boubacar Bah, ce sont les délégués qui se prononceront sur le futur candidat aux présidentielles et qu’ils vont soutenir. Donc l’intérêt était de taille pour ce premier congrès de Sabati 2012 qui a vu la présence de nombreux hommes politiques au-delà des représentants des chefs religieux. Il y avait l’honorable Thiam d’ADP Maliba,  Frankaly Keita, nouveau conseiller spécial du président de la république, membres du bureau du RPM, Modibo Koné, candidat aussi aux élections présidentielles de 2018 etc. Dans son intervention, il a indiqué que le mouvement a commencé la lutte contre l’extrémisme religieux depuis 2015 et plus de 50. 000 personnes ont été formées à travers toutes les régions et cercles du Mali. Selon le président de Sabati 2012, ils ont expliqué partout  où  i ils sont passés, comment le radicalisme est entré au Mali, ses sources de financement, sa stratégie, comment il étend son idéologie, ses groupes cibles, quel a été l’apport des partenaires dans la lutte. Il dira qu’un  rapport sera remis au président de la République, aux chefs des institutions de la république, aux médias. Selon leprésident de Sabati 2012, le manque de confiance s’est installé entre les uns et les autres et tout le monde assiste impuissamment à une perte de nos valeurs, de nos mœurs et de nos coutumes. Par rapport aux élections, Sabati 2012 se dit profondément préoccupé et demande l’organisation d’élections crédibles et transparentes. Selon son président, son mouvement s’oppose à toute forme de violence et demande à tous les acteurs politiques d’œuvrer pour des élections apaisées. Selon lui, Sabati 2012 s’oppose aux propos violents qui sont distillés çà et là qui sont dangereux et peuvent entrainer le pays dans le chaos. Après l’intervention du représentant de l’ONG El Farouk, l’honneur est revenu à l’honorable Mody N’Diaye de parler de la situation du pays de 2012 à nos jours. Ce dernier, dans son intervention, a tout d’abord rappelé les circonstances qui ont amené le coup d’Etat de 2012, la  violation de la Constitution remplacé par l’acte fondamental, les 6 jours d’embargo de la CEDEAO sur le Mali pour la restitution de l’ordre Constitutionnel. L’honorable a encore expliqué l’accord cadre, le retour de la constitution, le retour des partenaires en 2013 et la reprise des financements. Il dira que le Mali a reçu beaucoup de milliards de FCFA des partenaires pour une reprise économique. Pour le représentant de l’opposition,  le président de la république  devait faire beaucoup de choses grâce à sa légitimité (77, 22% du suffrage exprimé). Mais a-t-il fait savoir, l’attitude du président de la République, ses propos  et comportements à l’époque pour plaire aux citoyens, à savoir son refus de discuter avec les rebelles, les hommes en armes comme le disait lui-même pendant 3 mois  a mis le pays dans une position inconfortable. Aussi, il a fait savoir que 5 premiers ministres en 5 ans après la démission d’un parmi eux dénotaient déjà  les malaises dans les gouvernements successifs  et les difficultés pour les autorités d’assoir un pays stable. Selon lui, les conséquences du  voyage de Moussa Marra à Kidal en mai 2014 ont été dures pour le pays. Pour lui, les négociations sont allées se faire en Algérie et le pays a vu l’accord de paix s’enliser. L’insécurité a pris corps dans le pays ; du nord, le centre a pris un véritable coup de fouet échappant au contrôle des autorités, a dit Mody N’Diaye. Il  a déploré ce qui passe aujourd’hui dans le  centre  du pays entre les communautés. Il n’a pas manqué de toucher les difficultés qu’endurent les opérateurs économiques dans un pays en proie à l’insécurité  et surtout l’insécurité alimentaire. Selon lui, on assiste partout dans le pays aux  enlèvements de bétails, aux vols, aux braquages à des morts d’hommes etc. Aussi, pour le représentant de l’opposition, la corruption et l’impunité dans le pays ont mis le pays à terre. A de nombreuses questions sur la tenue des élections, il dira que le doute est encore permis quand on sait qu’au nord comme au centre, les conflits intercommunautaires persistent et les populations continuent à être tuées. Sollicité pour expliquer leur part de vérité sur la situation du Mali de 2012 à nos jours,  le représentant de la majorité a brillé par son absence. Ce qui a amené, le président de Sabati 2012 a présenté le bilan du mouvement ; la synthèse du rapport de lutte contre l’extrémisme religieux au Mali menée par le mouvement ; à l’examen de la situation globale du pays y compris celle de la communauté musulmane depuis le coup d’Etat du 22 mars ; à dégager la vision du mouvement pour les échéances électorales de 2018 et définir les stratégies ;  le pouvoir de mandater le BEN pour l’installation des délégations. Sur la question du soutien du mouvement parmi les futurs candidats, le président du Sabati 2012 dira que ce sont les délégués qui se prononceront mais qu’en en attendant ils vont accompagner le président IBK jusqu’à la fin de son mandat.

Fakara Faïnké