175 Maliens expulsés du Gabon : Mohamed Sékou Kéita raconte leur calvaire

Expulsion de béninois en route pour Cotonou.

Arrivés à Bamako dans la nuit du lundi 4 au mardi 5 janvier 2016, 175 Maliens ont été expulsés du Gabon pour défaut de carte de séjour, laquelle est estimée à 822.000 Fcfa. Ils ont d’abord été jetés en prison comme de malfrats au nez et à la barbe de Diadié Yacouba Dagnoko, ambassadeur du Mali au Gabon, et d’Habib Sylla, président du Haut conseil des Maliens de l’extérieur, résidant à Libreville au Gabon.

Les Maliens de l’extérieur vivant au Gabon, dont certains y sont nés, ont encore une fois de plus été victimes de maltraitance et de comportement indigne de la part des autorités gabonaises. Ce qui les scandalise, c’est surtout l’indifférence des autorités maliennes au Gabon, à savoir l’ambassadeur et le Haut conseil des Maliens de l’extérieur dont le président réside à Libreville, capitale du Gabon.

Interrogé sur les raisons de son rapatriement, Mohamed Sékou Kéita explique que «le Gabon a institué la carte de séjour pour les étrangers vivant sur son sol. Pour les Maliens, la carte de séjour est estimée à 822.000 de Fcfa. Beaucoup d’entre nous n’ont pas pu obtenir la carte de séjour. Certains parmi nous ont la carte mais ont eu un différend avec un Gabonais, et cela a été une raison suffisante pour les autorités de les mettre à la porte de leur pays. C’est pourquoi d’ailleurs, il y a parmi nous des gens qui sont nés au Gabon.

La délivrance de cette même carte de séjour est arrêtée depuis 2012. Et quand elles (les autorités gabonaises) nous arrêtent, sans cette carte, c’est pour nous mettre en prison et nous avons eu droit à toutes les humiliations, comme si nous étions des malfaiteurs».
Parlant des autorités maliennes au Gabon, il estime que «les autorités en charge des Maliens du Gabon font de la situation des Maliens vivant au Gabon le cadet de leurs soucis.

Il n’y a rien de plus humiliant que de savoir que ceux qui vous savent pertinemment se foutent pas mal de votre sort», a témoigné Moussa Traoré, lui aussi rapatrié.

Selon Mohamed Sékou Kéita qui fait partie de ce lot de Maliens rapatriés, «l’ambassadeur Diadié Yacouba Dagnoko n’a pas daigné venir jeter lui-même un coup d’œil sur les conditions dans lesquelles nous étions détenus. Il n’y a pas quelqu’un parmi nous qui n’a pas connu la prison d’au moins trois semaines. Certains ont fait plus de huit mois de prison, juste parce qu’ils ont eu un différend avec un Gabonais. M. Dadié nous a envoyé un coursier, et je peux vous assurer qu’il n’était pas venu pour nous sortir de là».

S’agissant du président du Haut conseil des Maliens de l’extérieur, Habib Sylla, Mohamed Keita déplore : «…Nous n’avons vu ni Habib Sylla ni aucun membre de son bureau pour nous épargner cette situation humiliante. Nous avons vu des représentants de pays, comme le Ghana, le Bénin, le Nigéria, mettre la main à la poche pour venir au secours de leurs concitoyens dans la même situation que nous. Des gens se sont évanouis de faim parmi nous. Ne serait-ce que nous donner à manger, ils ne l’ont pas fait. Cela a été une honte pour nous devant les représentants d’autres pays venus chercher leurs concitoyens».

Gabriel TIENOU/Stagiaire

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