15ème Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement del’UEMOA:Mettre la pression sur le camp Gbagbo

Tous les pays de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) ont répondu présent à la 15ème Session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement tenue au Centre International de Conférence de Bamako. Ils étaient là, Yayi Boni du Bénin, Blaise Compaoré du Burkina Faso, Abdoulaye Wade du Sénégal, Faure Gnassingbé du Togo, Guillaume Soro de la Côte d’Ivoire (qui a été fortement ovationné dans la salle), Mahamadou Danda du Niger, le représentant du Cap Vert et le ministre des Affaires étrangères de la Guinée Bissau. Le Président du Conseil des ministres de l’Union, Jose Mario Vaz, ministre des Finances de la République de Guinée Bissau, le président de la Commission de l’Uemoa, Soumaïla Cissé, le Gouverneur de la BCEAO, Philippe Henri Dacoury Tabley, le Président de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) Abdoulaye Bio-Tchané étaient également présents à Bamako, un rendez-vous pour l’Union plongée dans la crise ivoirienne postélectorale.  La Conférence avait au menu la crise postélectorale en Côte d’Ivoire, et ses incidences sur les économies de la sous-région. Le président en exercice de l’Uemoa Amadou Toumani Touré avait instruit le président du Conseil des Ministres de l’Organisation, de convoquer une session extraordinaire du Conseil des Ministres de l’Union à l’effet de procéder à une évaluation des implications financières de la crise post électorale en Côte d’Ivoire, notamment sur le système bancaire de l’UEMOA et le fonctionnement des comptes du Trésor Ivoirien dans les livres de la Banque Centrale ; d’analyser les perspectives d’évolution du conflit sur le système bancaire et d’examiner les réponses qui leur ont été apportées à ce jour par la Banque Centrale. Les conclusions de ce travail ont été soumises aux Chefs d’Etat et de Gouvernement, afin de prendre les décisions utiles qu’appelle la situation actuelle. Selon le président en exercice de l’Uemoa, le Président Amadou Toumani Touré, « l’actualité récente de notre sous-région, nous invite à nous engager encore plus résolument à préserver la Paix qui est la première richesse de nos pays. L’organisation d’élections dans près de la moitié des Etats de l’UEMOA, et dans des pays frères et voisins, en 2010, se présentait comme la voie attendue d’ancrage de la démocratie dans notre région ». Si le déroulement de ces élections a été heureux au Togo, au Burkina Faso, et en Guinée, tel n’est pas le cas en Côte d’Ivoire où une crise postélectorale constitue pour l’ensemble des pays de l’Union une réelle source de préoccupation. Le Président ATT a de nouveau lancé « un appel pressant, à nos frères et sœurs de Côte d’Ivoire, et, particulièrement, à la classe politique, pour qu’ils œuvrent en faveur de l’unité de la nation ivoirienne ».

L’économie suit sa croissance   

Par ailleurs, la Conférence de Bamako a passé en revue le fonctionnement et l’évolution du processus d’intégration. Sur le plan économique, en effet, l’environnement international globalement favorable, marqué par un redressement de la croissance économique mondiale, a constitué pour les pays de l’Union, un facteur déterminant de consolidation du Processus d’intégration, à travers la mise en œuvre effective des réformes politiques, projets et programmes. Les perspectives de croissance de l’Union sont jugées favorables pour cette année. Les prévisions tablent sur un taux de croissance de 4,5% de l’économie de l’Union en 2011, contre 3,9% en 2010 et en 2009. Toutefois, « l’évolution des prix, notamment des denrées alimentaires, devrait continuer à retenir toute notre attention et faire l’objet d’une surveillance particulière, compte tenu des variations souvent rapides de ces prix et de leur impact négatif sur nos populations », a fait remarquer ATT.     

Pour le président du Conseil des ministres de l’Uemoa, Jose Mario Vaz, ministre des Finances de la République de Guinée Bissau, au cours de l’année 2011, des effets de la crise postélectorale en Côté d’Ivoire, pourraient être durement ressentis en termes d’insécurité, mais aussi sur le circuit économique, la circulation des biens et des services, le marché monétaire, dans la mesure où le trésor ivoirien n’arriverait plus à faire face à ses engagements (dettes publique ou intérieure). Des incidences pèseront également sur le marché financier international, certains engagements arrivant à termes en 2011. Le président du Conseil des ministres de l’Uemoa, Jose Mario Vaz a rappelé quelques décisions importantes du Conseil des ministres lors de sa réunion du 23 décembre 2010 en Guinée Bissau dont celle de ‘’reconnaître Alassane Dramane Ouattara comme président légitimement élu de Côte d’Ivoire’’ et celles visant à soutenir l’activité économique en Côte d’Ivoire et dans les pays de l’Union par des actions appropriées. En effet le Conseil des ministres par la voix de son président Jose Mario Vaz s’en est remis à la sagesse de la Conférence des Chefs d’Etat pour dégager des orientations utiles pour l’Union, des solutions pacifiques pour le règlement de la crise ivoirienne.-

B. Daou

 

24/01/2011