L’illustre homme d’Etat dont le nom fleurit au gré du « chant des pionniers » et des rues, écoles et stades de Bamako, Abidjan, Nouakchott, et dans d’autres villes africaines est né en 1897 à Kati.
Fils de Fatoumata Mama Sy et de Tiéblemba Konaté dont les ascendants sont originaires du village de Goupou dans la région de Kayes, il entre à l’Ecole normale William Ponty en 1916 et en sort comme instituteur en 1919.
C’est à l’école de Gorée au Sénégal, que son chemin croisa pour la première fois ceux de grandes figures africaines comme Félix Houphouët Boigny ou FilyDabo Sissoko.
Après ses études, Mamadou Konaté exerça successivement entre 1919 et 1930 à l’école de professionnelle de Bamako, à l’école de Diafarabé et à celle de Kolokani.
Il servit ensuite à l’école primaire supérieure de Bamako avant de créer (1933-1946), l’école rurale qui prendra plus tard son nom pour devenir l’actuelle EcoleMamadou Konaté.
Intrépide défenseur de ceux qui souffrent, Mamadou Konaté, fut l’un des principaux fondateurs du Rassemblement Démocratique Africain (R.D.A)qui conduisit nombre de pays en Afrique de l’ouestà l’indépendance et joua un rôle d’avant-garde dans l’émancipation africaine en général.
A l’issue du congrès constitutif du RDA, Félix Houphouët Boignyen fut élu Président et Mamadou Konaté, Vice-président.
Deux jours plus tard, le 22 octobre 1946, la section RDA du Soudan, l’Union soudanaise naquit avec à sa tête, Mamadou Konaté.
Candidat de l’USRDA, il fut élu députéà l’Assemblée Nationale française en novembre de la même année et futle premier noir africain à siéger comme Vice-président au Palais Bourbon.
Conseiller général et grand conseiller du Soudan depuis 1952, Mamadou Konaté joua un rôle de premier plan dans les débats de la décolonisation.
Il défendit devant le parlement français avec d’autres compagnons de lutte les dossiers brûlants de l’heure entre autres le code du travail, l’amnistie d’Outre-mer, l’Assemblée territoriale.
Grand humaniste au grand cœur, MamadouTiéoulé Konaté a été chaleureusement salué par tous ceux qui l’ont côtoyé, amis comme adversaires politiques.
Mais l’un des plus éloquents hommages lui fut sans doute rendu par celui dont il fut le surveillant général à l’École William Ponty et qui deviendra plus tard un de ses plus fidèles compagnons de lutte, Houphouët-Boigny, qui a dit à son sujet : « L’union était le but de sa vie, l’union dans la famille, l’union fraternelle, l’union dans l’Afrique.
Il nous a appris à éloigner de nos cœurs la haine, la vengeance, la méfiance paralysantes et destructrices et à cultiver en nous la tolérance, la confiance, l’amour, la fraternité, assise inébranlable de la communauté des Peuples que nous voulons bâtir ».
Malheureusement l’homme ne verra pas l’indépendance pour laquelle il s’était tant investi.Il mourut le 11 mai 1956.
« Il faut avoir un grand cœur, un amour passionné du prochain poussant à l’abnégation, une probité morale exclusive pour coiffer tant d’estime et demeurer soi-même » déclarait à ses obsèques Modibo KEÏTA, premier Président du Mali indépendant.
Source:Le Republicain.