Pour la circonstance, le ministre a indiqué que cette session se tient dans un contexte particulièrement difficile en raison de la crise politico-sécuritaire que traverse notre pays depuis plus d’un an et qui a eu des effets négatifs sur le fonctionnement et les activités des structures tributaires du budget d’Etat en raison de la priorité légitimement donnée à l’effort de guerre et aux actions humanitaires.
C’est le lieu d’avoir une pensée profonde et solidaire à l’endroit des braves populations de nos deux sous bassins du Delta intérieur et de la Boucle du Niger qui souffrent le plus de cette crise sécuritaire du nord du Mali.
C’est également le lieu d’avoir une pensée pieuse à la mémoire de toutes les victimes collatérales de cette crise et surtout de tous les soldats tombés sur le champ d’honneur pour la libération totale de notre territoire.
Pour le Ministre, il n’est pas superflu de rappeler que ce grand fleuve dont l’importance socio-économique pour notre pays n’est plus à démontrer, charrie dans ses eaux tumultueuses l’histoire des plus grands empires du Soudan Occidental qui ont contribué à forger la nation malienne à laquelle nous sommes tous attachés.
C’est pour cela, dit-il, que le Gouvernement malien a estimé utile de créer par Ordonnance N°02-049 du 29 mars 2002, une structure spécifiquement dédiée au fleuve Niger, l’Agence du Bassin du Fleuve Niger avec pour mission la sauvegarde et la protection du fleuve Niger à travers notamment :
– l’aménagement des berges et bassins versants ;
– la lutte contre les plantes aquatiques proliférantes ;
– la lutte contre l’ensablement ;
– la lutte contre les pollutions ;
– la gestion intégrée des ressources du fleuve et de ses affluents.
Pour mener à bien ces missions en tant qu’Etablissement Public à caractère Administratif, le Ministre souligne que l’ABFN doit générer des ressources propres conformément à son statut. A cet égard, elle est chargée également de concevoir un mécanisme financier de perception de redevances auprès des organismes préleveurs et pollueurs d’eau et d’utilisation de ces redevances.
Le projet de textes y afférant, après les concertations techniques, est en attente de programmation au niveau du gouvernement. A n’en pas douter, après l’adoption de ce mécanisme financier, notre Agence qui aujourd’hui encore mène une politique de ses moyens pourrait disposer des moyens de ses ambitions.
En douze (12) ans d’existence, notre Agence, a soutenu le Ministre, s’affirme de plus en plus comme un outil pertinent pour la sauvegarde et la protection du fleuve Niger, de ses affluents et de leurs bassins versants ainsi que la gestion intégrée de leurs ressources malgré de nombreuses difficultés d’ordre financier et institutionnel.
C’est pourquoi aujourd’hui, dit-il, malgré les difficultés conjoncturelles, nous nous réjouissons de la poursuite des efforts menés par la Direction de l’ABFN grâce à vos sages et utiles conseils ainsi que vos recommandations en vue de trouver une solution définitive aux problèmes récurrents.
Ces efforts sont les résultats d’une série de concertations et de discussions engagées durant toute l’année dernière avec tous les acteurs et usagers de l’Eau notamment la Direction Nationale de l’Hydraulique, le Secrétariat Exécutif du Fonds de Développement de l’Eau, le Partenariat National de l’eau, certaines ONG, des Partenaires techniques et financiers ainsi que les collectivités territoriales.
Ils ont aussi permis des avancées significatives d’échanger sur les textes relatifs à la gestion de l’Eau dans notre pays, dont les interprétations diverses ont été souvent source de conflits de compétences entre certains acteurs sur un mécanisme de perception de redevances par l’ABFN et d’adopter une feuille de route en vue de l’harmonisation des cadres de concertations dans le bassin du fleuve Niger.
En ma qualité de président du conseil d’administration, a dit le Ministre, je vous donne l’assurance que je ne ménagerai aucun effort pour que l’Agence du Bassin Fleuve Niger puisse accomplir ses missions telles que définies par ses textes de création ; mais ce, dans la complémentarité et en pleine harmonie avec les autres structures évoluant dans le secteur de l’eau.
Les dernières années ont vu la mise en route de grands chantiers d’aménagement dont le projet d’Aménagement des berges de Diafarabé pour un coût total de plus 13 milliards de francs CFA, financé par le budget spécial d’investissement (BSI), l’aménagement des berges de Sofara et Gnimitongo pour un montant de plus de 2 milliards de francs CFA sur financement ABN/ Banque Mondiale ainsi que des actions de lutte contre les plantes aquatiques nuisibles dans le périmètre irrigué de Baguinéda pour ne citer que ces trois projets.
Il faut également mentionner, le projet d’aménagement des berges de Ségou et de Tamani en cours d’attribution.
Ce rappel pour vous dire que malgré les difficultés d’ordre conjoncturel, notre Agence peut aujourd’hui présenter un bilan assez satisfaisant au regard des moyens dont elle dispose.
« Je vous exhorte donc, Mesdames et Messieurs les administrateurs à poursuivre vos efforts en direction de l’Agence car elle a toujours besoin de votre soutien et de votre appui pour combler les attentes et les espoirs placés en elle par l’Etat malien et les populations. », a exprimé le Ministre.
A l’issue de cette session, des recommandations et des résolutions pertinentes ont été assorties et qui permettront à l’Agence du Bassin du Fleuve Niger d’atteindre un développement plus harmonieux.
Ousmane COULIBALY
Le Zénith-Balé 2013-04-08 16:01:38